Les sources de Nimes
source de la mare de Calvas

L'eau

 L’eau est l’élément fondamental de la vie sur notre planète. Le globe terrestre est recouvert d’eau sur plus de 70 % de sa surface. L’eau douce ne représente que 2,6 % de l’hydrosphère mais une faible fraction de cette eau est accessible, le reste est constitué de glaces aux pôles Nord et Sud. L’eau disponible pour les activités humaines est estimée à 14 000 km3 par an, soit environ 0,01 % du total. La nature n’a pas jugé bon de répartir les pluies judicieusement sur notre terre. Sur 150 millions de km² de terres émergées, 40 millions sont des déserts et 37 millions, situés en altitude, sont gelés en permanence… Il en résulte que l’eau manque sur environ la moitié de la surface. En Europe, 600 mm de pluie par an constituent un apport d’eau suffisant pour l’agriculture. A Nîmes, la moyenne annuelle est de 760 mm. La majorité des précipitations retombe sur les océans. Seulement 22,8 % atteignent la surface des continents qui occupent pourtant 28,3 % de la surface totale du globe terrestre.

    L’eau subit trois phénomènes :
  • L’évaporation et l’évapotranspiration par les plantes… d’où l’intérêt de conserver et d’entretenir nos forêts.
  • L’infiltration… qui permet l’alimentation des nappes phréatiques.
  • Le ruissellement… qui assure l’activité des cours d’eau et boucle le cycle par retour des fleuves à l’océan.
Les besoins en eau sont considérables et ne cessent d’augmenter, que ce soit pour l’industrie, l’agriculture ou les besoins humains, alors que la quantité d’eau douce disponible est toujours la même. Dans les pays en voie de développement, 1,2 milliard d’êtres humains ne dispose pas d’un accès à l’eau potable. A la fin des années 90, en Russie, 50 % de la population ne disposait pas de l’eau courante. La garrigue Nîmoise se situe dans une zone karstique. Un réseau karstique est un système complexe formé par l’ensemble de failles, de puits, de fissures, de grottes et de galeries, dans lequel circulent les eaux d’infiltration constituant des nappes phréatiques et des rivières souterraines qui se déversent en surface au niveau des sources. Il existe un double flux hydrologique entre le réseau karstique et les eaux de surface. Par les sources, il débouche à l’extérieur, alimentant les cours d’eau et à l’opposé existent des pertes, des avens qui absorbent l’eau des rivières superficielles pour alimenter les nappes souterraines.

Notre garrigue Nîmoise est truffée de sources. Ces sources –pérennes ou intermittentes– sont généralement ignorées du grand public… souvent non respectées par certains habitants voisins… parfois comblées stupidement par quelques propriétaires ou entrepreneurs irresponsables !

 

source Puech du Teil

Les sources

Certains pourraient dire que c’est le PASSÉ… Si beaucoup de Nîmois les méconnaissent, elles incarnent pourtant le PRÉSENT et nous sommes déjà nombreux à penser qu’elles pourraient garantir notre AVENIR.

La langue Française est riche… et les diverses manifestations hydrauliques de la Garrigue sont « baptisées » de différentes façons ; il y a d’abord :

  • Les sources qui peuvent être pérennes ou intermittentes
    Ou bien de faille, karstiques, salées, sulfureuses, thermales, vauclusiennes ou artésiennes… mais pour toutes, c’est de l’eau qui sort naturellement du sol.
  • Les émergences sont des sorties d’eau.
  • Les résurgences sont des réapparitions à l’air libre de l’eau absorbée par des cavités souterraines.
  • Les exurgences sont des émergences d’eaux souterraines à la sortie au jour d’un réseau karstique alimenté uniquement par percolation (la percolation est un phénomène par lequel l’eau pénètre et traverse les pores du sol pour atteindre la roche-mère et ultérieurement, en traversant les couches géologiques sous-jacentes, la nappe phréatique).
  • Les fontaines sont des sources d’eau vive jaillissant du sol naturellement (en patois local ce sont des FONT.).
  • Les mares sont des petites nappes d’eau dormante ou active.
  • Les avens sont des cavités souterraines verticales qui résultent de la dissolution des calcaires, laquelle conduit à la formation de grottes caractéristiques d’un réseau karstique.
Les études de géologie sont nécessairement longues… ne serait-ce que pour appréhender et maîtriser les subtilités de la langue Française lorsqu’il s’agit d’identifier de l’eau qui sort de terre ! Par contre en cas d’inondation, le quidam Nîmois, lambda, … l’homme de la rue si vous préférez, qui est emporté comme fétu de paille par un cadereau en colère… ne saura jamais s’il a été noyé par une eau de source, de résurgence, d’exurgence… et c’est bien ce qui est le plus terrible ! C’est bon de rire un peu… mais redevenons sérieux. Il y a aussi les puits. Les puits en garrigue ont été creusés par les anciens, qui, manifestement n’étaient pas des fainéants, pour avoir de l’eau pour boire et faire boire leurs animaux… certainement aussi pour se laver ! Notons au passage que tous les puits creusés – souvent dans le rocher – sont des manifestations hydrauliques pérennes… on ne peut pas en dire autant de tous les forages.
puits de Mascillan
    Il y a une certaine ambiguïté sur le terme : puits.
  1. Un puits peut être creusé – parfois à travers le rocher – jusqu’à ce que le puisatier arrive à l’eau.
  2. Un puits peut être un aménagement sur une source ou un aven. Le puisatier construisait alors un muraillement sur la source ou l’aven afin de faciliter une montée de la hauteur d’eau et ainsi faciliter le puisage de l’eau.
Ces deux sortes de puits se retrouvent en garrigue et lorsque l’abandon du site a permis à la végétation d’envahir les abords, il est parfois difficile de déterminer de quelle sorte de puits il est question. Dans le deuxième cas, on peut considérer qu’il s’agit d’une source aménagée sous forme de puits.

Projet d'aménagement du vallon Rossignol
Source Sanglier

Création d’une MARE, ZONE HUMIDE PERMANENTE en GARRIGUE NIMOISE.

Projet d’aménagement terminé le 05/01/2004
Projet transmis à Mr le Maire de Nîmes et à son adjoint à l’environnement le 09/O1/2004
Réponse favorable de Mr le Maire le 22/01/2004
Projet de plantation de végétation aquatique et semi-aquatique établi par Mr RUTEN de la Société d’ETUDES DES SCIENCES NATURELLES de Nîmes et du Gard le 29/07/2004
Service municipal de l’environnement saisi du dossier le 25/10/2004

Zone humide permanente

La Garrigue Nîmoise est un espace naturel spécifique que les poètes ont chanté et qui mérite bien des louanges . Une charte de la Garrigue a même vu le jour il y a quelques décennies et a été plusieurs fois rééditée . C’est dire que cette Garrigue Nîmoise attire beaucoup et qu’il faut absolument la protéger et la respecter.

Toutefois elle peut apparaître assez inhospitalière ou tout simplement peu accueillante à cause de sa topographie escarpée, de sa végétation piquante !... Peut-être aussi par l’absence d’eau…. Quand bien même elle compte 75 sources disséminées sur le territoire de la commune . Mais les sources sont discrètes et ne sont connues que par un petit nombre de Nîmois .De plus, nombreuses sont celles qui sont situées sur des parcelles privées, comme la magnifique source mare du domaine de CALVAS .Ainsi durant l’été ou plutôt la belle saison qui dure très longtemps à Nîmes, cette Garrigue apparaît bien sèche et aride. Par ,ailleurs, l’édification des bassins de retenue dénudant de toute végétation de larges espaces, rend encore plus perceptible cette impression d’austérité . On peut dire qu’un bassin de retenue présente toujours un caractère insolite dans la nature .Dans la Garrigue Nîmoise, il présente en plus un aspect de désolation qui
agresse le promeneur tout en distillant une certaine dose d’inquiétude…La hauteur de la digue de chaque bassin matérialise la masse importante d’eau qu’elle est censée retenir en cas d’évènements pluvieux intenses .
Au-delà des jugements que tout un chacun peut émettre sur l’utilité ou la dangerosité des retenues, les Nîmois que nous sommes se doivent d’aider la nature à s’embellir après l’avoir martyrisée au bulldozer .

Le bassin de retenue du VALLON DU ROSSIGNOL a lui aussi largement participé à la métamorphose du paysage aux confins du domaine de CALVAS et des TERRES DE ROUVIERE , en créant un nouvel espace de nature .
A l’entrée amont du bassin, la réhabilitation de la FONT DU ROSSIGNOL, a apporté un plus au niveau de l’esthétique et nous sommes fiers d’avoir été les instigateurs de cette réalisation ; toutefois ces travaux ont eu des limites car le creusement du bassin a considérablement modifié la topographie du site et les longues périodes de sécheresse en été peuvent provoquer le tarissement de cette source : 98 jours en 2007 .

Mais Dame nature aurait-elle prévu les étranges comportements des humains ?... Aurait-elle programmé une compensation ?... Qui sait ? les travaux de terrassement et de forage avant l’édification de la digue ont provoqué la manifestation d’une nouvelle source pérenne depuis le 04/05/99. Cette source se manifeste à la base de la digue, face amont, à l’entrée du pertuis. L’activité de cette source ne se dément pas, même pendant les périodes caniculaires . Le collectif assure l’écoulement de cette source jusqu’au déversoir en maintenant libre une étroite rigole dans l’entonnement envahi par le charriage lourd, déposé lors des orages et par la végétation dopée par la présence de l’eau .En l’absence d’un tel nettoyage- même minimum- cette source s’écoulerait sur la zone enrochée, juste en amont de la digue, créant ainsi un cloaque qui deviendrait rapidement une souille de sangliers et favoriserait l’obstruction du pertuis .

Aussi le collectif a pensé que la création d’une véritable mare permanente d’eau claire apporterait une note bucolique de fraîcheur dans ce vallon si pittoresque .Cette mare pourrait être aménagée sur cette zone enrochée au pied de la digue .

Les travaux consisteraient à retirer les blocs qui tapissent le sol de cette zone d’environ 44 m2, à creuser sur une profondeur de Om80 à 1m et à remettre en place les blocs jointoyés au béton . Tout autour d’autres blocs devraient être déposés et bétonnés afin d’assurer la solidité de la digue et l’étanchéité de la mare . En limite amont de cette excavation, des blocs devraient être disposés en pente afin de permettre aux animaux de pouvoir sortir facilement ; ces blocs devraient être légèrement plus hauts que la base de l’entonnement afin que le trop plein de la mare s’écoule dans le déversoir côté aval .

Cette mare, d’une surface de 44m2 environ aurait un volume de 35 à 40 m3 suivant la profondeur choisie . Même en plein été,la source ne mettrait pas plus de 90 jours environ pour remplir la mare .

Cette zone devrait bénéficier de plantations d’espèces aquatiques flottantes, d’oxygènantes immergées, de rives…. Ce qui développerait l’aspect esthétique de la mare .

    Mais il y a bien d’autres avantages dans ce projet :
  • La mare constituerait une fosse de stockage du charriage lourd en cas de crue, diminuant ainsi les risques d’obstruction du pertuis .
  • Ce volume d’eau constituerait une réserve disponible pour les pompiers en cas de feu de forêt .
  • Le débit de la source continuerait de s’écouler dans le déversoir beaucoup plus facilement car l’entonnement serait dégagé en permanence et le nettoyage ne serait indispensable qu’à l’issue d’une très forte crue
  • L’activité de cette source .serait facilitée par le creusement de la mare. Actuellement, lors d’épisodes pluvieux intenses ou prolongés, la source gênée par un exutoire très restreint, se répand à la base de la digue et se manifeste par les trous- dans le béton de l’entonnement—ayant servi à la fixation des coffrages En facilitant l’activité et l’écoulement de la source, la base de la digue ne serait plus saturée d’eau et donc ne serait plus fragilisée lors de fortes pluies . Cette mare d’eau vive serait très appréciée par la faune de la Garrigue.
  • La présence d’une zone humide dotée d’une végétation adaptée permettrait l’observation et l’étude de ces végétaux dans un espace aussi imprévu que la Garrigue .
  • Une source mare en Garrigue, un spectacle à la fois insolite et rafraîchissant –surtout en été et apaisant pour les humains…une oasis inespérée pour les animaux .

Par ailleurs, suite aux prélèvements effectués le 6/11/2003 , l’analyse de l’eau des deux sources a rendu son verdict : Ces deux sources sont non potables à cause de la présence de COLIFORMES THERMOTOLERANTS et de STREPTOCOQUES FECAUX .Cette pollution est exclusivement liée à l’urbanisation de la Garrigue en l’absence de réseaux d’assainissement.
L’aménagement de la source du Vallon rendrait plus visible l’eau de cette source et serait de nature à faciliter la prise de conscience de la pollution de sous-sol de la Garrigue, par la population et, espérons le par les élus .
Cette pollution ne se limite pas à cette zone et doit envahir toutes les nappes souterraines de la ville , rendant inutiles les efforts financiers consentis par la ville et par les contribuables .
L’observation et le contrôle quotidien des sources du bassin supérieur du cadereau d’UZES permet d’enregistrer des recrudescences d’activité alors qu’aucune précipitation n’est constatée sur le bassin versant. La FONT DU ROSSIGNOL et la nouvelle source présentent ces phénomènes fréquemment . Les recrudescences provoquant des augmentations de débit ou de hauteur d’eau de plus de 50 % se sont manifestées 70 fois en 2006 .
En conséquence, l’étude de l’activité de ces deux sources présente beaucoup d’intérêt pour comprendre les causes des inondations de Nîmes .

La nouvelle source née le 04/05/1999 s’appelle désormais la SOURCE SANGLIER . Il fallait bien lui donner un nom et la présence très régulière des sangliers nous a facilité la tâche.

Collectif pour la réhabilitation
Des sources du vallon du ROSSIGNOL
Nîmes le 05/01/2004

 

Terres de Rouvière

Ce domaine s’étend sur environ 60 hectares et appartient à l’autorité militaire et à la ville de Nîmes.
L’armée a cessé depuis longtemps toute activité sur cette zone et veut la vendre. Il n’y a plus depuis des décennies aucune surveillance, aucun contrôle sur cet espace.
La source pérenne située a l’Est du Mas de Rouvière constitue une zone à risques. Le 16/08/2004, un chien de chasse a été récupéré vivant in- extremis, un autre y est mort noyé. L a présence d’au moins 1m. de hauteur d’eau en toutes saisons devrait provoquer des initiatives de la part des pouvoirs publics.
Par ailleurs, les incendies volontaires de voitures risquent de favoriser des feux de forêts.
Ce magnifique espace de Garrigue laissé à l’abandon génère un sentiment d’insécurité parmi la population des zones urbanisées limitrophes.
Monsieur le Maire de Nîmes a pris la sage décision d’interdire l’urbanisation de cette zone.
Dés le 16/08/2004 Mr FILIPPI adjoint au Maire a été alerté de cette situation ainsi que l’idée de création d’un parc municipal.
La création de ce parc---situé à proximité de la ville—permettrait à la population Nîmoise de mieux connaître la nature, la Garrigue, les sources, la flore et la faune de la Garrigue. Les autres espaces naturels sont beaucoup plus éloignés de la zone urbaine.
Le projet de ce parc est également proposé par l’association SAUVE GARRIGUE.

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